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Nous vivons dans une époque dont le surmoi (qui protège le moi de ses pulsions selon Freud) s’est égaré. Le ça, qui lui joue avec nos envies inconscientes et désordonnées de tout, tout de suite, a pris le dessus. Et le résultat de cette bataille qui n’en est plus une, faute de combattant entre le ça et le surmoi, trouve toute liberté d’exprimer un moi hypertrophié à travers les réseaux sociaux et un consumérisme débridé. L’émotion ne prend plus le temps de la réflexion et du combat intérieur. Tout est épidermique. Tout est réaction. L’acte d’achat, par-delà nécessité ou envie, est devenu impulsion. La polémique, le raccourci le plus sûr pour se faire un nom. Il faut réagir à tout, et vite. On en vient dans l’élan de la course à raconter n’importe quoi sans le penser, juste pour faire parler de soi. On commente les commentaires, sans rien apporter, dans un rétrécissement de la pensée. On ajoute du bruit au bruit. Au vacarme de la Machine qui couvre les sons réfléchis. Il y a quelques années a émergé un nouveau concept, un de ces acronymes qui font la joie du marketing sociologique : le FOMO pour fear of missing out, ou la peur de rater la dernière nouveauté. L’idée était d’expliquer l’addiction de ces hordes de gens qu’on croise partout avec un téléphone greffé au bout de leur bras, comme un appendice de quelques centimètres carrés dans lequel on peut promener le monde entier. Ceux qui inlassablement tirent d’une caresse du doigt le petit panneau d’accueil vers le bas pour rafraîchir leurs comptes sur les réseaux sociaux, dans un mélange d’impatience et d’anxiété, pour voir à la seconde même ce qu’il y a de nouveau. J’en ai été. Aujourd’hui dès que je le peux je fuis le FOMO dans mon jardin-îlot. Il s’y passe tout le temps quelque chose de nouveau, je ne rate plus un papillon et l’instantané y est bien plus beau.

controle_a_distance.1707480335.txt.gz · Dernière modification: 2024/02/09 13:05 par tibo